
Le Coco, une culture singulière
Le Coco de Paimpol est un haricot demi-sec à écosser.
Il se présente sous forme de gousses jaune paille à
marbrures violettes, contenant des grains blancs et presque ronds.
Riche en éléments minéraux et vitamine B1,
il se consomme frais et est très apprécié
des amateurs de cassoulet et navarins. Il a été
introduit dans la zone maraîchère de Paimpol en 1928
par un militaire de la marine nationale revenu d'un périple
en Amérique Latine. Ce nouveau légume est alors
cultivé dans les jardins et destiné à la
consommation familiale. La deuxième guerre mondiale marque
l'augmentation de sa production afin de combler les pénuries
de pain et de sucres lents. Récolté en sec et écossé,
ce légume offre l'avantage de se conserver toute l'année.
Ce n'est qu'en 1948 que débute sa commercialisation en
tant que produit frais. Il est alors vendu en demi sec, dans sa
gousse, évitant ainsi un travail d'écossage fastidieux
et peu rentable. Ce nouveau mode de vente déclenche le
développement de la production de ce légume, désormais
ancré dans les traditions locales.
Une zone de production bien déterminée
Elle se limite d'abord aux secteurs du Goëlo et du Trégor,
situés au nord des Côtes d'Armor le long du littoral.
Puis, cette aire géographique s'est progressivement élargie
au delà de la zone légumière traditionnelle.
Elle compte en effet 82 communes comprises de la mer au nord jusqu'aux
communes de Lannion, Bégard et Lanvollon, à l'intérieur
des terres.
Les conditions du climat océanique breton (températures
douces, pluviométrie régulière) et la qualité
du sol (limons) confèrent au Coco de Paimpol son caractère
unique et authentique. Aujourd'hui, près de 1 000 producteurs,
dont 700 légumiers professionnels, cultivent le Coco de
Paimpol sur une surface totale variant de 1 600 à 2 000
hectares. Celle-ci reste relativement stable, malgré une
légère tendance à la baisse. Pour un légumier
professionnel, la superficie cultivée est comprise entre
3 et 8 hectares. Chaque année, sont commercialisées
entre 8 000 et 12 000 tonnes de Coco de Paimpol avec des variations
selon les conditions climatiques.
Une culture simple et rigoureuse
La plantation du Coco de Paimpol s'échelonne de mi-mars
à fin juin. La période de semis et la technique
culturale utilisée conditionnent la réussite de
la culture. Pour un semis précoce, le bâchage des
parcelles permet de répondre aux forts besoins en chaleur
de la semence de haricot. Quant au paillage, bien que contraignant,
il entraîne un rendement en gousses plus élevé.
Le semis s'effectue sur sol drainé et léger. L'homogénéité
de la levée des plantules est fonction de l'adéquation
entre profondeur de semis et humidité du sol.
Le choix variétal a également une incidence sur
la qualité de la récolte. Les variétés
à faible exigence en chaleur sont réservées
à des semis de début ou de fin de campagne, tandis
que les autres variétés sont cultivées en
pleine saison. Actuellement, la plupart des variétés
utilisées sont d'origine fermière et sont perpétuées
d'une campagne sur l'autre, façonnées par les conditions
locales du milieu. Elles ont ainsi conservé leur qualité
d'origine tout en s'adaptant au terroir. La production de semences
fermières permet de garantir au Coco de Paimpol son caractère
rustique et son origine historique. [
]
Le désherbage constitue la seconde étape-clef de
cette culture. S'il est effectué de manière optimale,
on estime que 90 % de la culture est réussie. Il existe
une liste fermée des produits phytosanitaires autorisés.
Du fait de la rusticité de ses semences, le Coco de Paimpol
est relativement peu sensible aux maladies et ravageurs. En prévention,
une rotation sur deux ou trois ans avec des céréales
ou des choux est généralement adoptée.[
]
La récolte a lieu après 85 ou 120 jours de culture.
Elle débute à la mi-juillet et se prolonge jusqu'au
mois de novembre. Août et septembre sont les principaux
mois de récolte avec un pic de production fin août,
début septembre. En terme de qualité de produit,
la cueillette des gousses constitue l'étape la plus importante
car elle est fortement corrélée aux aléas
climatiques. Une surveillance accrue des parcelles est donc indispensable
pour déterminer la date de récolte au stade de maturité
optimale, qui s'étale sur quelques jours seulement. Une
récolte précoce entraîne de faibles rendements
et ne répond pas aux exigences des opérateurs, notamment
en terme de couleur. De même, une récolte tardive
conduit à une altération du produit lors de sa conservation.
La cueillette du Coco de Paimpol, communément appelée
"plumage", se fait intégralement à la
main. Cette opération mobilise donc une main d'uvre
familiale et salariée conséquente, difficile à
trouver et coûteuse. Le rendement est de 6 à 8 tonnes
par hectare, il faut donc prévoir 12 à 15 personnes
par hectare, à raison d'une moyenne de 150 kg récoltés
par plumeur. Initialement récoltées dans des sacs,
les gousses sont aujourd'hui recueillies dans des caisses en plastique
d'une contenance de 20 à 25 kg, permettant l'aération
du produit. [
]
Un bassin légumier dynamique
Le bassin maraîcher de Paimpol se situe au deuxième
rang des zones légumières bretonnes après
celle du Nord Finistère. Des producteurs de cette zone
se sont d'ailleurs investis dans le développement du bassin
de Paimpol, d'origine plus récente. Ce dernier se localise
dans une zone littorale comprenant cinq cantons (Plouha, Paimpol,
Tréguier, Lézardrieux et Perros-Guirec) et les zones
limitrophes. Ce bassin représente plus de 800 producteurs
légumiers pour 15 000 hectares de plein champ et 90 hectares
sous abris. En 1976, le secteur ne comptait que quatre productions
: le chou-fleur, la pomme de terre primeur, l'artichaut et le
Coco de Paimpol. Les premières cultures sous abris ont
fait leur apparition à cette époque. Les producteurs
ont entrepris des efforts de diversification afin de s'adapter
aux marchés. De nouveaux produits (tomate, brocoli, laitue
Iceberg,...) sont apparus et représentent aujourd'hui 40
% du chiffre d'affaires en légumes. Il faut noter que les
surfaces cultivées en plein champ sont en diminution au
profit des cultures sous abri, qui permettent notamment pour la
tomate, d'étaler la période de production pour répondre
à la demande du marché.[
]
D'après ...
Site à consulter :
http://www.vannes-horticulture.asso.fr/pages/Plantes/fiche.asp?id_plante=57